Test MiniTrack LX2 NS

En partenariat avec Omegon et Astroshop, je vous propose le test de la MiniTrack LX2 NS, toute première monture mécanique dédiée à la photographie nocturne. En effet, pas de moteur, de piles ou de nécessité d'être équipé d'un ordinateur lors de vos soirées de capture. Inutile de dire que l'encombrement est largement réduit, au prix de quelques concessions en matière de portée et de durée du suivi. J'ai pu essayer la version NS de la monture (Pour North et South), fonctionnant dans les deux hémisphères à la fois en Haute-Savoie et en Nouvelle-Calédonie, ce qui m'a permis de tester les deux configurations et de varier les cibles, bien que le temps n'ait pas été très clément durant le voyage.

A la sortie de la boîte, la première surprise réside dans la taille du matériel. Une vingtaine de centimètres, avec un gros bouton circulaire à tourner qui fait office de minuteur, un peu à la manière de ce que votre grand-mère utilisait quand vous étiez petit, un tube plastique faisant office de viseur polaire et c'est tout ! Et la sonnerie est même au rendez-vous une fois que c'est cuit (enfin que le suivi est terminé) afin que vous ne vous retrouviez pas à attendre une monture qui s'est arrêtée.

Au maximum, la MiniTrack est prévue pour tourner 60 minutes avant d'être remontée. Son bruit caractéristique permet de savoir si elle est active et de mériter son doux surnom de « Tic-Tac ». Il vous aide également à savoir si la tension du ressort est bonne mais nous y reviendrons plus tard.

Un trépied stable, deux rotules, la MiniTrack, le viseur polaire (tube plastique) et bien entendu votre appareil et c'est parti !

Le matériel

Niveau matériel, vous aurez besoin d'un trépied stable équipé d'une rotule (ball ou non) capable de supporter la MiniTrack (filetage 1/4") + votre matériel photographique et d'une seconde rotule (ball dans l'idéal) à monter sur la MiniTrack elle-même afin d'y installer votre équipement pour le suivi. Le poids maximum supporté par la monture est de 2kg, comme le rappelle le « LX2 » dans son nom. Je tourne en général avec un Canon EOS 7D Mark II et soit un Sigma 18-35 1.8 Art, soit un Canon EF 70-200 f/4 L, ce qui est largement suffisant pour obtenir d'excellents résultats sur un grand nombre d'objets allant de la Voie Lactée à Andromède, en passant par Orion, les nuages de Magellan et même M101 (la Galaxie du Moulinet).

La monture est donnée pour une utilisation jusqu'à 200/300mm en moyenne mais avec un réglage précis il est possible de la pousser bien au-delà. J'ai dernièrement vu un utilisateur photographier Jupiter et ses lunes à une focale équivalente à 1250mm en utilisant des poses de près de 8 secondes. C'est donc dire si les possibilités sont grandes avec un peu de patience et beaucoup de pratique.

A gauche : le Grand Nuage de Magellan. 1 photo de 120 secondes. A droite : panorama de trois photos de 20 secondes.
Trois photos de 20 secondes.

Montage Sud / Montage Nord

La particularité du modèle « NS » est, comme précisé précédemment, qu'il peut être utilisé dans les deux hémisphères moyennant une modification très facile à faire soi-même avec un tournevis cruciforme et une clé BTR. Les fabricants ont même mis à disposition plusieurs pdf explicatifs ainsi qu'une vidéo montrant pas-à-pas la procédure (voir ci-dessous). Je ne vais donc pas m'attarder dessus dans ce test de la Minitrack LX2 NS, si ce n'est pour préciser qu'en dix minutes c'était terminé et fonctionnel de mon côté. Aucune inquiétude à avoir donc, car il n'est pas nécessaire d'être un grand bricoleur.

 

Installation

L'installation se passe en deux temps :

- Premièrement, il vous faut placer votre trépied sur une surface stable et le rendre parfaitement droit (un niveau à bulle peut être très utile dans ce genre de cas), cela ne rendra votre mise en station que meilleure. Ceci fait, il faut alors monter la MiniTrack sur la rotule de votre trépied et se servir du tube plastique fourni (faisant office de viseur polaire) pour vous aligner sur le pôle céleste. Dans l'hémisphère Nord, le plus simple est de viser l'étoile polaire car le pôle céleste est situé juste à côté. Viser l'étoile polaire est donc suffisant avec la MiniTrack. Pour une mise en station pour du ciel profond, il pourra être nécessaire de s'ajuster.

Dans l'hémisphère Sud, il faut partir de la Croix du Sud. Tracez une ligne imaginaire entre Gacrux et Acrux (dans ce sens), et reportez environ 4,5x la distance entre ces deux étoiles pour obtenir un point proche du pôle céleste suffisant pour l'utilisation de la MiniTrack. Ici également, il est possible d'effectuer une mise en station plus précise pour perfectionner le ciel profond.

Mise en station dans l'hémisphère Nord. Capture d'écran du logiciel Stellarium.
Mise en station dans l'hémisphère Sud. Capture d'écran du logiciel Stellarium.

Ceci fait, vous êtes prêts pour la seconde étape.

- Il vous faut maintenant ajouter votre seconde rotule sur le pas de vis prévu à cet effet situé à côté de votre viseur polaire et y installer votre matériel en respectant la limite de 2kg (au-delà, la qualité de suivi sera moindre et vous pourriez abîmer votre monture).

Il ne vous reste plus qu'à vérifier que votre trépied est toujours à niveau et que toutes les mécaniques (trépied + rotules) sont bien serrées. Cela peut paraître logique, mais sur le nombre on peut rapidement faire une erreur ou en voir une se desserrer lors de l'installation du matériel, ce qui peut fausser votre suivi.

Utilisation du ressort/positionnement

Figure 1 : régler le ressort de la MiniTrack pour un suivi optimal.

Pointez maintenant l'objet que vous souhaitez capturer, préparez vos réglages sur l'appareil et tournez le minuteur afin de lancer le suivi. Attention, tourner le minuteur va légèrement décaler l'appareil, veuillez donc à ce que l'objet souhaité soit toujours dans le champ après ou actionnez le minuteur avant d'aligner l'appareil.

La position à sélectionner sur le ressort va dépendre du poids de votre matériel mais également de son orientation/de l'axe par rapport à la monture. Le moyen le plus simple de calculer la position à utiliser est de multiplier le poids du matériel (appareil + objectif) en grammes par la distance au centre de gravité en mètres. Plusieurs exemples sont présentés sur la figure 1 et permettent de commencer plus facilement avant d'ajuster peu à peu ses réglages avec l'habitude.

Une méthode pratique pour savoir si votre choix de tension du ressort est bon consiste à écouter le « tic-tac » de la monture. Écoutez-le premièrement à vide et comparez-le avec celui que vous entendez lorsque la MiniTrack est chargée. Est-il identique ? Plus aigu ou grave ? Les « tic-tac » sont-ils séparés par le même intervalle de temps ? Toutes ces informations vous permettront de vous rendre compte d'un réglage trop fort (accélérant le suivi et donc réduisant l'écart entre les « tic-tac ») ou à l'inverse d'une tension insuffisante qui amènera votre monture à être trop lente, voire à s'arrêter en pleine capture. Si cela peut paraître un peu déroutant de prime abord, ne vous découragez pas, la prise en main se fait assez vite avec la pratique. Il y a fort à parier que vous sortirez de belles images de la Voie Lactée dès le premier soir !

Test sur le terrain

Mon premier test a été effectué dans l'hémisphère Nord, ce qui est plus simple pour débuter la mise en station. J'ai été très agréablement surpris de la facilité avec laquelle j'ai pu installer le matériel, le régler et commencer mes images. Dès les premiers essais, j'ai réussi des poses de deux minutes parfaitement nettes de la Voie Lactée. Au cours de la même soirée, j'ai même pu essayer de capturer M101 (la Galaxie du Moulinet) et obtenir une image satisfaisante pour un premier test avec des réglages approximatifs.

J'ai ensuite eu la chance de partir en nouvelle-Calédonie où j'ai pu utiliser la MiniTrack en configuration Sud. L'alignement sur le pôle céleste était un peu plus compliqué (le tube n'est pas très pratique pour la visée, un pointeur laser est un bon investissement pour le remplacer) et l'utilisation s'est avérée plus complexe que prévue.

S'il est facile d'obtenir des images d'objets lorsqu'ils sont assez proches de l'horizon, j'ai parfois dû retourner l'appareil afin de pouvoir pointer au zénith ou alentours. Le pôle Sud céleste étant proche de l'horizon, la rotule ball fournie ne permettait pas une grande marge de manœuvre et se retrouvait vite en butée lorsque je souhaitais pointer au-delà de 45° au-dessus de l'horizon. Ce petit défaut passé, la MiniTrack a fait preuve de la même efficacité qu'en France, en me permettant d'obtenir de beaux clichés des nuages de Magellan ou tout simplement de la Voie Lactée et du Sac à Charbon, entre autres.

Panorama de six images de 20 secondes.
Panorama de 20 images avec des poses de 20 secondes. Sur du grand champ, l'utilisation de la MiniTrack est très facile une fois habitué.

Conclusion

Lors de ce test de la MiniTrack LX2 NS, j'ai découvert une excellente alternative aux montures classiques qui mérite pas d'être uniquement considérée comme une monture de voyage. Elle ne pourra pas vous permettre des poses de plusieurs heures sur des objets très lointains ou peu lumineux mais offre des résultats plus que satisfaisants pour du grand champ ou des objets comme la galaxie d'Andromède, la Nébuleuse d'Orion, la Voie Lactée, la galaxie du Moulinet, le sac à Charbon et beaucoup d'autres. Si vous n'avez pas le budget pour une monture motorisée ou tout simplement pas l'envie de vous encombrer, la MiniTrack est une option à considérer car elle offre bien plus de possibilités que sa petite taille pourrait le faire croire. Et ne pas dépendre de l'électricité ou d'un ordinateur est un avantage indéniable qui mérite bien quelques concessions !

2 thoughts on “Test de la MiniTrack LX2 NS”

    1. Bonjour Virginie,

      N’hésitez pas à m’envoyer un mail via le formulaire de contact avec vos questions. J’essaierai de vous aider au mieux !

      Bonne journée,
      Florian

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